L'île de Pâques et fin de Tahiti

Je sais la déception va être énorme parmi les amateurs du Maupiti express, alias, le Vomito express, mais j’ai finalement renoncé à l’expédition à la journée sur Maupiti. Au levé, il faisait un temps dégueulasse. Arrivé à l’embarcadère, tout le ciel était gris, sous la pluie, et en plus, le bateau censé partir à 9H allait partir à 10H. Du coup, j’aurais fait 4 heures de bateau (soit une dizaine de vomis), pour 4 heures sur place avec une probabilité de pluie importante, donc j’ai renoncé, non sans un pincement au cœur. Je vais être obligé de revenir en voyage de noce (pas d’annonce à vous faire, je parle pour le futur) ! Journée de merde enfermé dans la pension… Cool ! Le lendemain retour partiel du soleil qui m’a permis de faire le tour de l’île en vélo, soit 34km… Mais sur un vélo de location au premier abord dingue. Avec amortisseurs, 3 plateaux et une selle profilée. Bilan, que 3 vitesses qui passaient sur les 21, et un mal de cul abusé (genre je décolle les fesses et je suis au bord de l’évanouissement (OUI, j’avais LAISSE la selle bande de coquinous)). Enfin, dernière journée suffisamment ensoleillée pour aller squatter le Pearl beach resort et profiter des transats et de la plage privée. Puis départ pour Tahiti, enchaîné par l’avion pour l’île de Pâques où je fus accueilli à l’aéroport par la pluie, mais surtout Cécile et Jean (pour les non initiés, ma petite sœur préférée et son homme).

1ère après-midi sur place un peu gâchée par la pluie, du coup, on n’a pas visité grand-chose. L’île est peuplée de 4500 habitants (soit 2 fois moins que Bora Bora !) et est l’île la plus éloignée de tout autre endroit habité ainsi que l’île habitée la plus éloignée d’un continent (l’île habitée la plus proche étant Pitcairn à 1900km, et le continent américain étant à 3700km !) au monde. Autant dire qu’en cas d’urgence médicale un peu sérieuse, t’es bien dans la merde ! De même si tu veux t’acheter un truc un peu technique, le bateau de ravitaillement passe 3 fois par an… L’île a été annexée par le Chili dans la 2ème partie du 19ème siècle et elle est habitée par des peuples du pacifiques (les pascuans descendent à priori de peuples du pacifiques qui ont entrepris un grand voyage). Donc visite très légère du site proche de la seule ville de l’île, où se dressent 5 moaïs, Hanga Roa.

Mais le fatty-fat est intervenu le lendemain mardi avec la visite guidée de certains des sites les plus importants de l’île : Tongariki et le volcan carrière. ET là, c’est juste magique ! Par chance, on a eu du beau soleil toute la journée, et ces visites ont fait rentrer l’île dans mon Top 5 des plus beaux sites du monde (avec le Macchu Pichu, Petra, Bagan, et le parc des princes bien entendu) ! Un de ceux où tu dis « wouaaaaaaah ». C’est assez difficile à décrire.

Le premier site, Tongariki a été restauré dans les années 80-90 grâce à une entreprise de grues japonaises qui voulait se faire un coup de pub. En effet, dû à la révolte des peuples au XVIIème siècle et au tsunami de 1960, la plupart des moaïs de l’île se sont effondrés, face contre terre. Chaque Moaï pesant plusieurs tonnes, les japonais ont fourni le matériel pour les relever et l’argent pour financer les fouilles. Chaque Moaï, entre le XIIème et le XVIIème siècle était dans un premier temps sculpté près du volcan servant de carrière puis, à la mort du chef (les moaïs étant préparés en avance, dès que le chef transmettait le pouvoir à son fils), les Moaïs étaient amenés sur le site funéraire, souvent en bord de mer (en même temps c’est une île…), à plusieurs kilomètres, transportés à priori debout à l’aide de cordes !

Un travail de titan qui a notamment précipité la révolte des gens qui en avaient un peu marre de devoir faire des monuments aux mort pour les chefs en échange de pas grand-chose. Les Moaïs étaient ensuite mis face vers le village (donc dos à la mer) pour que le chef continue à surveiller le village, transmettre son « Mana » (son Mojo quoi) et transmettre protection et fertilité au bled. Tongariki présente ainsi 15 Moaïs, de tailles différentes mais réellement impressionnants.

L’autre site, le volcan carrière est également à couper le souffle puisque l’on voit, à flanc de volcan, tous les Moaïs quasi-finis ou en cours de sculpture attendant d’être amenés sur des sites funéraires. Il y a aussi plusieurs centaines de Moaïs « râtés », cassés en 2 avant d’avoir pu atteindre leur destination finale. L’ensemble, avec la lumière du soir un peu rasante donnait un caractère mystique et incroyable au lieu. En plus, la guide (qui est aussi la proprio de la chambre d’hôte (Lili, une française qui a épousé un pascuan il y a 27 ans)) est un puis de connaissance. Aucune de nos questions n’a réussi à la coller.

(le volcan carrière. Les éléments dans l'herbes sont des moaïs!)

Dans toutes ces explications, nous avons notamment appris qu’à cette époque, la beauté des femmes ne se jugeait que sur 1 critère : la taille / longueur des lèvres… Des grandes lèvres… Pour être la plus belle possible, les femmes et leurs parents s’adonnaient ainsi à un massage dynamique et prolongé des lèvres. Ces dernières pouvaient ainsi « pendre » de 7-8 cm (il paraît que ça décuple le plaisir pour l’homme mais aussi pour la femme)! Tout cela (de même que le mythe et les cérémonies de l’homme oiseau qui aboutissaient à du cannibalisme et à un copulage en public) a été stoppé par les colons européens venus évangéliser l’île dans la 2ème partie du XIXème siècle !!

(Angelsa: c'est pour toi!)

(un des indépendantistes qui s'gite pas mal en ce moment sur l'île. Un petit air d'insurrection flotte)

Aujourd’hui mercredi, nous avons loué un 4x4 afin de parcourir le reste des sites de l’île. Le plus gros site, Orongo est un village enterré situé sur la crète d’un volcan éteint. Dans le cratère, rempli d’eau ont poussé des roseaux ramenés par des oiseaux migrateurs dans leur plumes ! Le cratère est d’un rond presque parfait et domine presque toute l’île. La vue d’en haut est assez jolie. Mais pas de Moaï sur ce site.

L’autre site digne d’intérêt (il y a plus de 1000 moaïs sur l’île donc je vous épargne les sites tous pourris) se trouve au Nord de l’île juste à côté d’une magnifique plage de sable blanc avec une eau magnifique. Les eaux entourant l’île, pauvres au plancton, sont réputées être les eaux les plus pures du monde. La contrepartie, c’est que la faune marine s’y fait rare. Cela, couplé à une température d’eau de 20° m’a fait renoncer à la possibilité de plonger.

Globalement, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé l’île, surtout sous le soleil. C’est petit mais il y a presque tout : plages magnifiques, monuments incroyables, possibilité de randonnées multiples.

Suite des aventures demain avec l’envol pour Santiago puis un départ immédiat vers le sud et le froid…

Ciao



Laurent