YI TORCH FESTIVAL XICHANG
Après une nuit plus que correcte dans le train de nuit, arrivée à Xichang. Ville de province inconnue des guides touristiques (sauf comme correspondance du bus), Xichang avait le seul attrait pour nous d'accueillir chaque année le yi torch festival (torch, comme une torche et non le festival où l'on essuie du caca…).
Ce festival, qui se déroule chaque année vers fin juillet début août (en fonction du calendrier lunaire) est un festival célébrant les Yi, qui constituent une des 56 minorités du pays. Ce festival se déroule sur plusieurs jours et comprend des concours de costumes, des danses, des combats de coqs, taureaux, béliers, feux d'artifice et le point culminant consiste à embraser la ville avec des milliers de personnes rassemblées dans la ville avec des torches et dansant autour de grands feux de joie.
On s'installe donc à notre hôtel, l'Ibis de Xichang (la France qui rayonne) qui constitue le seul hôtel « international » de la ville et dont le standard est supérieur en Chine à ce qu'il est en France. Pas de chance, tous les réceptionnistes ont la vingtaine et celui qui parle le mieux anglais de la bande parle à peu près aussi bien anglais que moi le chinois…
Pas de chance parce que l'on comptait un peu (beaucoup) sur eux pour nous aider à participer aux festivités et à nous aider pour la logistique puisque certains évènements se tenaient en dehors de la ville. Le premier jour est donc un peu « perdu » car l'évènement que l'on avait repéré était de ce que l'on en comprend, trop loin. Petite balade en ville, qui possède un joli lac (AAAA je crois dans le classement chinois), avec des marais assez joliment aménagés. On se pose en fin de journée dans un café terrasse pour faire quelques yams en buvant du thé. Bonne journée mais pas dans la lignée de ce que j'attendais. Les 2 jours à Xichang seront longuets si on n'arrive pas à aller là où on veut. Retour à l'hôtel. On tente de communiquer avec les réceptionnistes sans succès jusqu'à ce qu'un chinois habillé en bleu et accoudé au comptoir ne nous fasse la traduction ! Alléluia !!!!!!!!!!!!!!!!! Tout devient plus facile ! Les ptits jeunes passent des coups de fil, le taxi pour le lendemain est réservé et non content d'avoir trouvé un « interprète » de luxe, on l'invite à se joindre à nous le lendemain. On paie le tacos mais il sera notre interprète. Coup de chance incroyable, cet homme en bleu, Kevin (tous les chinois se donnent des noms anglais pour faciliter l'échange, un peu comme dans nos cours d'anglais de collège) se trouve en plus être le manager de l'Ibis. Diner le soir en ville, tout heureux d'avoir ficelé un programme de qualité pour le lendemain. On arpente une rue où s'enchaînent les restos jusqu'à choisir un restaurant de brochette et de « fondue ». Et là c'est la fête parmi les serveuses. Accueillir les seuls blancs de la ville, ça le fait grave ! 5 filles (fillettes) autour de nous pour nous aider à choisir brochettes et autres éléments à mettre dans la fondue. Easy ! Et ca nous change considérablement de l'expérience faite le midi même dans un resto cossu d'une chaine sichuanaise. On y est resté 15 minutes à tenter de dire ce que l'on voulait, en montrant les plats de la table d'à côté. Rien à faire. Au bout de 15 minutes, excédés (c'est la première fois dans mes voyages que je ne parviens pas à commander !), on quitte les lieux un peu dépités. On se régale, on paie nos 34 Yuans (4 euros…), et prends une petite photo avec une des serveuses, ravie comme tout.
Le lendemain, rendez-vous avait été donné à 8 heures en bas de l'hôtel. Le taxi est là et Kevin est là. On part dans la campagne pour participer à un rassemblement de locaux venant assister à des concours de danse et à des combats de bélier. ON arrive dans les premiers, en faisant notre petit effet. On est les seuls touristes occidentaux (quelques chinois en mode « photographe professionnel de safari » sont également là) et forcément, on est scrutés. Mais c'est très bon enfant. Il y a plein de femmes, d'hommes, d'enfants habillés en costume traditionnels et on déambule sur le site agréablement, en posant pas mal de question à Kevin. La télévision locale nous interviewe (en anglais, Kevin faisant la traduction) et on assiste aux danses costumées et aux combats de béliers. ET là ça ne plaisante pas. Les éleveurs envoient leur bête tête baissée se fracasser sur l'autre tête. Quand ça tape ça fait un bruit sourd assez impressionnant. Et ils n'arrêtent pas quand un a clairement gagné. Ils continuent assez loin. On était au bord du malaise quand même quand on en voyait un à l'agonie, le front ensanglanté et qui haletait.
Côté photo, je me suis plutôt régalé avec tous ces beaux costumes. Le cadre n'était pas très joli mais il y a quelques portraits sympas. Et les photographes « pro » ont adoré mettre en scène les 2 touristes au milieu des fillettes en costume. C'était assez marrant. On était 2 au milieu, les fillettes tout autour et 20 photographes en train de mitrailler !
Le soir, c'est LE grand soir pour le festival avec les torches allumées dans la ville. ET là, on est passés de touristes à celui de stars locales ! Jusqu'alors, on devait tourner à 3 photos posées par jour (je ne compte pas les photos prises en « scrède » par les chinois). Ce soir là, on a EXPLOSE le compteur. Je pense que l'on a du posé pour une bonne centaine de photos. Kevin hallucinait et nous a proposé de mettre en place un petit business : 5 yuans la photo. En 2 heures, le coût du voyage est remboursé ! On ne l'a pas fait mais c'était assez impressionnant. Mais sympathique dans l'ensemble, à part 2 ou 3 excités qui ne nous lâchaient plus ou qui en voulaient un peu trop (« non, je ne vous donne pas ma semence pour féconder votre fille !!!»).
On avait mis pour l'occasion nos beaux t-shirts de chinois (voir post précédent) et on a pas mal dansé avec les locaux. CT marrant parce que des gens se battaient presque pour pouvoir nous tenir la main dans les rondes.
Là encore, interviewe avec la télé locale, et nous somme parait il passés au JT de 20 heures du lendemain ! Je pense que le festival devait réunir environ 100 000 personnes dans les rues, et on a croisé 2 autres occidentaux. Au bout de 2 heures dans les fumées, on a battu en retraite, avec de la fumée plein la gorge et les yeux et des souvenirs plein le cœur (ooooooooooooooh c'est beauuuuuuu).
On a quitté Kevin le soir avec une certaine émotion. C'était vraiment une belle rencontre.
Le lendemain, gros trajet de bus pour rejoindre le lac Lugu, à la frontière entre le Sichuan et le Yunnan.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un commentaire peut etre?